Pourquoi prendre le télésiège quand on peut se mettre un 800D+ dans les cuisses !?
C’est la question que je me suis posée un matin pas comme les autres ; un matin où il ne m’a pas fallu 2h pour boire mon thé, un matin où j’avais un surplus d’énergie ultra débordante et l’envie de transpirer mon muesli banane !
Mon lourd passif de snowboardeuse ne me menait pas forcément aux peaux de phoques. Quoi qu’avec l’avènement des splitboards ces dernières années, ça aurait pu, mais parait-il que 1/ le produit n’est pas encore à maturité 2/ encore moins chez les girls (?). Bref, je skie aussi, donc me voilà dans mon petit shop local à louer du matos de rando !
Pour info, je snow depuis 13 ans / je passe partout en freeride, je ski depuis 3 saisons et je passe quasi partout en freeride si y a pas 50 de powder fraiche (vous me direz, en ce moment, c’est pas le problème en montagne, snif).
Pour celles qui n’ont aucune idée du matos spécifique freerando, voici un récap :
Les chaussures
Grosso modo, des chaussures de ski avec une option marche (débrayable) permettant de plier la cheville en mode marche (montée), ou de la bloquer en mode ski (descente).
Vous trouverez sur le marché 2 types de chaussures pour la rando : celles conçues pour la rando (semelle spécifique pour la marche, + ou – d’options de confort : serrage – chausson etc) et des hybrides alpine / rando, idéales pour celles et ceux qui ne veulent qu’une paire dans leur placard, tout en ayant le choix du ski classique ou d’une bonne rando ! (Plus d’infos détaillées dans cet article sur skipass)
Les fixations
Vous avez 2 types de fixations : à inserts (plusieurs générations dans cette catégorie) ou à plaques (pour les détails, lisez cet article sur skipass). Le principe est d’avoir le talon libre et l’avant de la chaussure fixe ; ainsi vous pouvez marcher à la montée en décollant le talon, puis fixer le talon pour redescendre en skiant normalement. A la montée, vous avez plusieurs positions possibles en fonction de la pente ; c’est-à-dire que plus c’est pentu, plus vous mettrez des talons de 12 !
Là aussi, c’est la course à la légèreté !
A l’achat des fixations ou des chaussures, il vous faudra vérifier la compatibilité des 2 évidemment.
Les skis
Ils sont en général + légers, histoire de moins souffrir à la montée. Ceci dit, vous aurez moins de confort à la descente si vous n’en avez pas l’habitude ; comme l’impression désagréables de skis qui flottent ! Ça a été mon cas. Depuis, j’ai testé des skis plus lourds : je préfère trainer plus de poids et me régaler aussi à la descente !
Niveau taille, je prend au moins 5cm de plus que ma taille. Niveau largeur, c’est là que la vraie question se pose : des skis fins grimperont plus facilement, auront plus d’accroche que des skis larges, alors qu’en descente poudrée, des skis larges seront plus confortables. Approfondissez la question ici.
Les peaux
Communément appelées les peaux de phoque, elles sont aujourd’hui synthétiques ou en mohair (peau de chèvre alpine). Elles sont autocollantes sous le ski. Leur largeur dépend de celle du ski, elle ne doit pas recouvrir la carre. Le concept de la peau, c’est qu’elle ne glisse que dans un sens et accroche dans l’autre (ndlr : quand ça accroche à la montée, c’est mieux). On les accroche par l’avant du ski et on les colle sur toute sa longueur.
Les batons
Vous pouvez très bien au début, vous servir de vos bâtons de skis. Par la suite, vos pouvez investir dans des bâtons spéciaux pour la rando (avec des grips supplémentaires, plus longs ou de longueurs réglables etc)
Les fringues et accessoires
Privilégiez des couches fines et techniques, ne vous couvrez pas trop ! Sauf si vous randonnez par blizzard, oubliez le tour de cou dans le sac.
Un sac à dos avec, à l’intérieur : le masque de snow, de l’eau, un petit snack healthy energy, de quoi ranger les peaux pour la descente. En fonction du terrain : casque et matériel de sécu Arva, abs, …
Sur vous : des bonnes lunettes de soleil, crème solaire, des gants fins.
Et maintenant, je vous raconte ma première montée !
Je n’ai pas choisi le terrain le plus facile pour commencer puisqu’il y avait des traces de dameuses, de boulettes de glace etc. Je pense que c’est bien plus simple dans la neige fraiche, quoiqu’un poil moins rapide que le damé.
Mais bon, en ce début de saison, on fait avec ce qu’on a !
1800m – Je colle mes peaux, chausse et commence à monter. Au début je soulève les skis à chaque pas, alors que vous perdrez moins d’énergie à trainer le ski sur la neige comme on traine des pieds pour aller rider en plein mois de février.
1900m – Dès que la pente augmente, j’actionne l’arrière de la fix pour surélever mon talon et ainsi, avoir mon pied plus à plat, facilitant la montée. Si je m’écoute, je change de position toutes les 5 minutes, alors que par la suite, on apprend à se calmer de ce côté là ! Mieux vaut avoir le pied trop en arrière que trop en avant.
2000m – Je trouve mon rythme avec les bâtons. Dès qu’il y a un peu de plat, je pousse bien jusqu’au pointes de pieds pour légèrement glisser (les peaux glissent vers l’avant) et allonger ma foulée.
2200m – Ça se corse quand la pente se raidit vraiment. Là vous avez 2 options : faire des zig zags, ou la tenter quand même straight dans l’pentu ! Vous me connaissez, je me suis vite retrouvée les genoux sur les skis et la gueule dans la neige 😉
Question d’habitude, de transfert de poids du corps (vers l’avant, les genoux au delà des pointes de pied) et de qualité de peaux ! Avec la pratique, vous saurez à partir de quel degré de pente votre peau n’accroche plus, et vous éviterez quelques moments de solitude !
2400m – Je dégotte un peu de neige fraiche dans la dernière partie de la rando et m’en vais exécuter avec la grâce d’un bouquetin ma première conversion. C’est la technique vous permettant de tourner quand vous montez en zig zag.
2600m – Après 2h30 à un rythme trèèèèès cool (pause amande – pause gourde – pause talon – pause photo – pause j’ai chaud – pause j’ai froid) me voilà au sommet, en ayant bien transpirée !
Un bout de saucisson bien mérité au soleil, on admire la vue en reposant les cuissots. Les peaux sèchent au soleil le temps de la pause. On replie tout ça et on redescend !
J’ai bien aimé ma première expérience de la rando, même si mes petons ont un peu souffert les jours d’après à cause des chaussures de loc qui, forcément, ne sont pas formées à mes pieds dodus ! J’ai retenté l’expérience depuis, avec le matos plus haut de gamme de ma pote Kim, et c’était top ! Une bonne façon de s’éloigner des touristes pendant les vacances, de se taper dans le lard, ou d’éliminer le Ferrero de trop pendant les fêtes 😀
Si ça vous intéresse, un pisteur de ma station dans le Val d’Allos organise « L’obs by night » le samedi 11 février : une montée de 800D+ de nuit en fin de journée, à la lumière de votre frontale. C’est une course avec un parcours sécurisé, ou vous serez chronométré uniquement à la montée ! Je m’y inscris, plus pour le fun que pour la performance, et si vous voulez vous joindre à moi, les infos c’est par ici et l’inscription (15€) c’est par là !
Super l’article !! J’en fait aussi en Corse c’est vraiment l’idéal car pas vraiment de remontées mécaniques … le parfait équilibre entre effort et sensations ! Les amoureux de trail/rando et de ski qui ne connaissent pas foncez !!! 🙂
Ah ça doit être trop chouette en corse !!! Et puis, tant que la neige se fait attendre, on profite autrement ! Merci pour ton message 🙂