Hello les girls ! J’inaugure aujourd’hui une nouvelle série de chroniques pour vous raconter ma première formation de professeur de yoga. Ça va être plutôt personnel, mais cette expérience est tellement unique que j’avais vraiment envie de la partager avec vous !

Cela faisait 1 ou 2 ans que j’étudiais les opportunités pour faire un Yoga Teacher Training (YTT). Une première formation intensive en 200H (1 mois) pour me lancer dans l’aventure. Peu de propositions en France retenaient mon attention jusqu’à ce que Layla, #girlboss des studios de yoga The Yogi In Me (à Montpellier) ne décide de lancer sa propre formation. J’avais déjà croisé Layla à quelques reprises ; on l’avait interviewée pour le blog, elle avait donné un cours à un event Pink Pack, j’avais un bon feeling, alors j’ai dis banco !

La formation se déroule en 4 semaines séparées et itinérantes. La première, que je vous raconte aujourd’hui, s’est passée à Montpellier le mois dernier au studio The Yogi In Me.
Je m’envole demain à Imsouane au Maroc pour la 2ème. Puis les 3ème et 4ème semaines nous emmèneront dans la suite de l’aventure.

Pourquoi j’ai décidé de me former ?
Il y a quelques temps, je suis tombée sur un article bourré de sens, qui disait à peu près « Ne cherchez pas un métier, cherchez votre verbe » (voici le lien de cet article). Partager, transmettre, enseigner : ce sont 3 choses qui m’habitent sans que je ne l’ai décidé. Je pratique le yoga depuis 5-6 ans et dans les 2 dernières années, j’ai commencé à toucher du doigt certaines notions de cette fameuse relation corps-esprit. J’ai lancé les cours de Sup Yoga à La Grande Motte, j’ai joué la prof de yoga remplaçante sur quelques events Pink Pack. Et à chaque fois, j’ai surkiffé. Pouvoir apporter ce bien-être, voir des visages s’illuminer quand un yogi comprend un truc qui lui paraissait si compliqué…à propos de son corps, comme de sa tête.
Par la suite j’ai échafaudé des plans pro liés au yoga. Et même si la vie vous réserve toujours des surprises, je sais que j’ai un chemin à suivre de ce côté-là. Alors la suite me semble logique.

Et puisqu’un jour on tentera d’amener nos élèves vers cette connexion avec leur corps, autant qu’on ait expérimenté ces montagnes russes avant ! Pour pouvoir transmettre un peu plus qu’une salutation au soleil, encore faut-il avoir vécu notre propre expérience, être allé chercher ce qu’on avait l’intention de garder caché. C’était, je crois, un des objectifs de cette semaine 1.

Le chemin qui cultive le corps et les sens,
épure le mental, affine l’intelligence et repose l’âme qui est
le centre de notre être.

JOUR 1

Le lundi en rentrant chez moi, j’ai eu une sensation bizarre. Je m’attendais à être remplie d’enseignements riches de sens, je me voyais écrire de belles phrases sur ce journal, je me voyais résoudre mes énigmes de vie. Du moins je m’attendais à avoir la sensation que tout ça était en cours. J’ai du ravaler cette idée. Non pas parce que la journée avait été des plus banales, mais plutôt parce que mon cerveau ne sortait rien de ce doux bouillon qu’il était devenu en 12h. Un peu déçue de ne pas me sentir inspirée « comme prévu ». C’était du coup très absurde de penser ça ! Mais en silence, des choses bougeaient déjà !

Une fois ce fait avéré et accepté, j’ai pu reprendre le cours normal de ma soirée (manger-dormir), en me disant que c’était pas grave de ne pas se sentir inspirée, tant que je vivais chaque instant de cette expérience pour moi et uniquement pour moi. Après tout c’est aussi ça le yoga, la connaissance de soi, le regard tourné vers l’intérieur.

Cette nuit-là, j’ai donc dormi apaisée, moi et mes petites courbatures.

JOUR 2

Mardi matin. 8h, je me rends au studio. Une notification particulière de mon iPhone me rappelle quel jour on est. Il y a 3 ans, j’ai perdu une amie très proche après sa longue bataille contre 2 cancers. Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Et j’ai décidé que mon téléphone me rappellerait toujours de fêter sa vie.
Une journée particulière donc, et ce sentiment que j’avais prévu de garder bien au fond (la blague). J’avais évidemment peu de chance de réussir dans ce moment d’échange, d’enseignement et d’exploration personnelle qu’est cette semaine.
J’ai finalement décidé d’en faire mon intention de pratique pour la journée et de voir comment ça allait me porter.

Cette épreuve dans ma vie résonne en douleur dans mon coeur et dans ma tête. Depuis, j’ai réussi à donner un sens à cette histoire. J’ai pris le parti de mettre en lumière le négatif puisque je ne pouvais de toute façon pas lui tourner le dos. Et comme le dis si bien Paulo, quand tu veux absolument quelque chose, tout l’univers conspire à la réussite de ton objectif.
La fondation Keep A Breast n’était pas arrivée sur mon chemin pour rien, c’était le sens que je cherchais.
Dans mon cas, y donner un sens n’a pas résolu grand chose en profondeur, mais au moins, l’affront en surface était là. Au fond, il reste un petit chaos, qui remonte sans prévenir, par périodes. Puis repart. Se gâcher la vie avec des pensées noires est d’une simplicité, je vous jure ! Ça peut être envahissant et scotcher une sérieuse ombre à votre tableau pourtant si beau. Quand tu as vu une personne vivre le pire et décider de ne plus gaspiller une seule seconde de cette belle vie, tu te demandes pourquoi tu en gaspilles un trop grand nombre à imaginer le pire alors que tout va bien ! On lui doit bien mieux que ça. On SE doit bien mieux que ça.

Mardi matin donc. Mon plan était bien ficelé, ça ne devait pas déborder. Bon, c’était sans compter sur Layla et ses petites surprises.

La matinée se passe avec 2 pratiques et la suite de notre répertoire de postures. Des trucs bien terre à terre. On est dans le physique, on s’aligne, on chipote, ta hanche + par-là, ton pied il est pas assez à 45°. C’est bien de se concentrer sur le corps. C’est rassurant, c’est visible.

La pause ; on se nourrit de joie healthyque puis on reprend le cours de notre journée.
On ne l’a pas vu venir mais elle y a mis du coeur. Layla nous guide vers une petite expérience corporelle, la « douche tendresse ». On ne va pas spoiler les futurs élèves, on dira simplement qu’on s’est toutes retrouvées enveloppées de douceur, de coton, baignant dans la confiance d’être ensemble sur ce beau chemin ouvert et ensoleillé. Elle nous guide ensuite vers nos tapis, on s’allonge avec nos plaids, coussins, gilets et grosses chaussettes. Lumière tamisée, Ben Howard résonne sur les murs bleu-océan du studio. Installées dans notre cocon, sur notre tapis, on est prêtes à vivre le meilleur Savasana de la journée. Des conclusions tirées bien trop hâtivement !

Petite méditation guidée. Pendant quelques minutes encore on évolue dans notre monde imaginaire, on le façonne uniquement de choses agréables, c’est le nôtre, on en fait ce qu’on veut… A force d’avancer, guidées, on finit dans un endroit paisible, rangé, rassurant. Et puis on toque à la porte. A partir de cet instant, je n’ai aucun souvenir des mots entendus, juste le souvenir du film de ma pensée. Ce qui doit entrer est notre pire émotion. Arrive avec elle une énorme vague (qui finalement ressort par les yeux). Il faut discuter et au bout d’un moment, la laisser partir et fermer la porte. Mon film est resté bloqué, comme un bug. La méditation guidée continuait d’avancer mais je restais immobile dans mon film. Incapable d’imaginer la suite, la sortie, le départ. J’ai du forcer, remonter dans ma conscience et ré-enclencher le film pour refermer la porte derrière elle, l’émotion.

La suite des consignes : ouvrir les yeux, se redresser et écrire une lettre. La mienne fut courte et je n’ai même pas eu le temps de me rendre compte de ce que j’écrivais. Une promesse.

Puis tu restes là, assise à observer les dernières ondes déferler sur toi. Jusqu’à ce que le calme revienne.

Après une première digestion à chaud, j’ai senti une énergie de dingue culminer en moi jusqu’au soir.

On observera ces jours-ci, ces semaines, ces mois, l’infusion à froid de ce moment.

21h. Je suis sur le chemin du retour. Une notification sur mon iphone me prévient que Keep A Breast a choisit ce jour pour annoncer sur leurs réseaux qu’ils me comptent maintenant comme ambassadrice Europe. Cette journée se clôture parfaitement 🙂

JOUR 3

Journée légère, on digère l’expérience de la veille. On n’en parle pas vraiment entre nous, on se contente de rigoler, de raconter des blagues et d’être dissipées pendant les cours de yoga 🙂

JOUR 4

J’avais souvent entendu ces histoires de personnes qui se mettent à pleurer en pleine yoga class, comme ça, sans raison apparente. En général, une partie du corps est particulièrement mise à l’épreuve pendant la séance. En général, cette partie est complètement bloquée chez la personne, et le fait d’insister un peu dessus peut faire ressortir un truc. Ce truc remonte souvent jusqu’au yeux, puis ça déborde, un peu. J’ai toujours pensé que : 1- soit ça ne m’arriverait jamais, 2- soit je serais bien la dernière à vivre le truc dans le groupe de formation.
Et paf chocapic, bibi se met à transpirer des yeux en pleine pratique. Quelques postures me mettent dans l’inconfort total, comme si mon corps les rejetait : déséquilibre (en posture assise faut quand même y aller), apnée, douleur. Et puis zou, la vague déborde lentement mais sûrement jusqu’au savasana. J’ai pas vraiment identifié ce qui est sorti, mais au moins, y a eu du mouvement !

JOUR 5

Je sens que j’arrive au bout de mes limites articulaires (on aura cumulé plus ou moins 25h de pratique en 6 jours). L’idée de me blesser pour cause de fatigue physique ne me plaît pas du tout, je passe en mode économie du corps, pour pouvoir me concentrer sur d’autres détails de posture, sur la respiration, sur mulha banda. Donc j’use des chaturanga sur les genoux et me jette en position de l’enfant dès que possible. En parlant de child pose, j’ai vraiment compris cette posture 2 jours plus tôt. J’aime bien ces petits rappels qui me font comprendre que les postures les plus simples sont tout aussi complexes qu’un équilibre sur les bras.

JOUR 6

L’heure de la dernière pratique arrive, juste après une expérience yogique hilarante 🙂
Le thème de cette séance est le même que celle du Jour 4 où mon corps a débordé. Et alleeez, je vais encore chialer ! On peut poser une intention en début de cette séance, la mienne est juste de « lâcher ». C’est là que j’ai senti d’une façon fulgurante les bénéfices de cette semaine : j’ai eu la sensation de sentir la moindre particule de mon corps et de pouvoir la contrôler en dirigeant dessus ma respiration. D’ordinaire, quand arrive une posture où la souplesse est de mise une seule pensée est présente : « je ne suis pas souple ». Je suis plutôt du côté de ceux qui compensent avec la technique, la force. Ce soir-là, j’ai proposé à mon corps de penser le contraire, de lâcher cette idée et juste décider de voir jusqu’où je pouvais l’emmener. Respirer, désengager les muscles inutiles à la posture (une phrase qui m’a marquée), créer de l’espace, respirer, observer. Et devinez quoi ? Ça a marché. Easy 🙂

— —

Je retiens énormément de choses de cette première semaine de formation. J’ai beaucoup appris sur moi, des choses qui je pense, m’auraient pris des mois où des années. J’ai guéri des vieilles blessures. J’ai trouvé de nouvelles capacités à mon corps, bien plus grandes que celles que je m’imaginais avoir. J’ai appris à me contrôler d’une nouvelle façon, mais surtout à lâcher quand je décide que quelque chose est trop violent ou ne me convient pas.

Quelques semaines après, je continue de ressentir les mêmes choses et c’est agréable de voir que tout ça s’est installé en moi pour un moment. Comme de nouvelles armes pour affronter les séismes de la vie, ou simplement de nouveaux atouts pour en profiter pleinement.

Et puis les contours de ma vision de l’enseignement du yoga se dessinent tranquillement…

(3 commentaires)

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